Contre l’implantation d’Amazon à Frescaty, nous continuons le combat !

Le chantier de construction de la méga plateforme Amazon se poursuit sur l’ancienne base aérienne de Frescaty.

 

Les organisations, collectifs et citoyen·nes signataires de la présente déclaration réaffirment leur opposition à la poursuite de ce chantier et leur exigence de voir ce site trouver une finalité plus conforme aux besoins de la population et de la planète.

 

Nous voulons vous dire en quoi l’implantation d’Amazon est néfaste pour notre région et sa population. C’est pourquoi nous multiplions les initiatives pour informer et mobiliser la population contre ce projet.

 

 

Le modèle Amazon représente ce qu’il y a de pire en en termes de désastre social et environnemental : des destructions d’emploi locaux et pérennes au profit de moitié moins d’emplois, précaires et de qualité médiocre, le déni du droit du travail et de la protection des salariés, un impact environnemental désastreux avec un accroissement de la pollution locale (passage de milliers de camions) et mondiale. En 2018, Amazon était responsable de 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre, l’équivalent des émissions d’un pays comme le Portugal. Mais aussi une évasion fiscale massive ! On estime qu’Amazon dissimule près de 57 % de son chiffre d’affaire en France, et cela aux dépends des services publics…

 

En 2020, alors que le monde entier se trouvait confiné, que les petites entreprises et les commerces de proximité se trouvaient forcé·es d’arrêter leur activité, les profits d’Amazon ont grimpé en flèche, profitant d’un modèle hégémonique tentaculaire mettant en danger des milliers de salarié·es partout dans le monde et portant ainsi la fortune de Jeff Bezos à plus de 200 milliards de dollars.

 

Mais le fabuleux destin d’Amazon, aux dépends des travailleur·ses, des populations locales, des services publics, de l’environnement et de l’urgence climatique n’est pas inéluctable :

 

Des petites victoires et des contestations grandissantes

 

Pendant le confinement en France, les syndicats ont réussi à obtenir de la justice une exigence de mise en conformité des entrepôts Amazon avec les normes sanitaires. En effet, ces normes n’étaient pas appliquées, et les salarié·es se rendaient au travail la peur au ventre. Amazon France a préféré fermer ses entrepôts français pour inonder le marché de ses produits via les entrepôts frontaliers, faisant peu de cas de la santé de ses salarié·es.

Le modèle économique Amazon est contesté comme jamais. Des collectifs s’opposant aux implantations nouvelles essaiment en France et dans le monde. C’est le cas ici en Moselle, mais aussi partout en France et non loin de chez nous, en Alsace à Dambach et Ensisheim. Les élu·es complices le savent d’ailleurs bien puisque la plupart de ces projets sont montés en toute opacité, avec des clauses de confidentialité dans un total déni de démocratie. Mais d’autres élu·es de différentes sensibilités (y compris des rangs de la majorité !) ont confirmé l’impact négatif d’Amazon sur l’emploi, notamment dans le commerce. Des salarié·es, des syndicats dénoncent régulièrement les conditions de travail dans les plates-formes mais aussi la précarité des emplois, externalisés ou non.

 

Cet été, les 150 citoyen·nes de la Convention Citoyenne sur le Climat ont proposé de limiter l’expansion des zones commerciales et du e-commerce dont les impacts sur les emplois, l’environnement et le climat sont désastreux. Mais le gouvernement en a décidé autrement, trahissant ainsi les propositions des citoyen·nes ! Bien qu’un moratoire sur les nouvelles zones commerciales ait été acté en juillet 2020, il n’y aura pas de gel temporaire des autorisations de construction pour les entrepôts du e-commerce et donc d’Amazon !

 

Nous exigeons que ce moratoire soit revu et qu’y soient inclus les entrepôts du e-commerce (même ceux dont les travaux sont en cours) dans le respect de la démocratie.

 

La crise sanitaire que nous traversons, ses conséquences sociales terribles, imposent la recherche d’un nouveau modèle économique qui associe les exigences sociales fortes et la prise en compte de l’urgence climatique. Les choix d’aujourd’hui en matière d’investissements, d’aménagement du territoire et de développement économique ont déjà des conséquences lourdes non seulement pour la population locale mais aussi pour l’humanité toute entière et la planète.

 

S’opposer à Amazon, ce n’est ni refuser le commerce en ligne (il existe d’autres solutions, notamment pour les librairies), ni l’activité logistique, c’est refuser un modèle expansionniste et hégémonique qui sacrifie l’homme et la planète au nom du profit.

 

Il convient donc de tout faire pour éviter qu’Amazon augmente son emprise et impose son modèle antisocial et climaticide et empêcher la mise en route de cette plate-forme ici en Moselle. Arrêter le projet en cours n’est pas impossible et doit nous permettre de proposer une autre destination aux infrastructures en construction à la base de Frescaty. Nous pourrions exiger que ces bâtiments soient dévolus à des entreprises créatrices d’emplois durables dans le domaine de la transition écologique de notre région. Ainsi, les riverains des communes voisines (Augny, Marly, Cuvry, Pournoy-la-Chétive, Montigny-les-Metz, Metz, Féy, Marieulles, Moulins-les-Metz, Pouilly, Coin-les-Cuvry, Sillégny) n’auraient plus à s’inquiéter d’un accroissement de la pollution et de la détérioration des infrastructures locales par la circulation des camions (700 Allers-retours par jour, 7j/7 et 24H/24), de la précarité des travailleuses et travailleurs locaux.