Exposition : Les Portes du Possible

Art & science – fiction

→ «  La science – fiction, c’est l’art du possible » déclarait l’écrivain Ray Bradbury.

Dans cette exposition sur deux étages, c’est ce message qui nous est transmis. Elle nous parle du présent, ouvre nos consciences sur les évolutions en cours et nous amène à nous questionner. En s’appuyant sur les revendications actuelles en faveur d’utopies pour le XXIe siècle, cette exposition vise à susciter des débats, de l’inspiration et une forme d’espoir. Elle aborde des préoccupations contemporaines : les rapports de domination, la méfiance envers les technologies, la vampirisation des ressources naturelles et les effondrements environnementaux ainsi que la lutte pour le dépassement du colonialisme et du patriarcat.

L’exposition se découpe en 5 chapitres :

I/ Le meilleur des mondes : Dynamiques et manipulations des pouvoirs sociaux économiques, le caractère politique de la science fiction

→ La première partie de l’exposition est dédiée aux œuvres qui interrogent le vivre ensemble et les rapports de domination. L’architecture y est particulièrement mise à l’honneur. Enfantées pour nous survivre, nos constructions ordonnent non seulement le tissu social et économique mais traduisent en sourdine une idéologie politique et des projets pour le futur.

II/ Neuromancien : Cyberespace et big data : le remodelage de nos vies par les technosciences

→Les mondes hypertechnologiques imaginés par le courant cyberpunk, gangrenés par des multinationales voraces et dévastés par la pollution, sont devenus nos lendemains plausibles.

III/ Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? : Métamorphoses du corps, le cyborg comme matrice de l’inscription identitaire et porte-voix politique.

→ Cette troisième partie permet de mesurer combien les réseaux sociaux regorgent désormais de représentations hybrides- avatars, revenants numériques, cyborgs et androïdes. Elles représentent non seulement les frontières entre l’humanité et la machine , entre réalité et virtualité qui se liquéfient, mais aussi l’antagonisme ancestral qui oppose les genres car les nouvelles technologies permettent de dépasser des limites biologiques et de concevoir des identités librement choisies.

IV/ Soleil vert : Face aux effondrements environnementaux : une restauration de notre connexion intime avec le vivant

→ En science-fiction, c’en est définitivement fini des super-héros virils et conquérants qui volent au secours du monde. Aujourd’hui le vent tourne en faveur de la climate fiction, du biopunk et du solarpunk, qui invoquent en lieu et place de la tradition de domination d’Homo Sapiens sur la Nature , un réseau d’interdépendances, un sentiment d’appartenance.

V/ La parabole du semeur : Ré-imaginer le passé pour des futurs alternatifs, les afrofuturismes et autres mythes réinventés.

→ Les afrofuturismes portent en eux le rêve d’émancipation des traumatismes historiques : du déracinement à l’origine de la rupture violente avec les langues et cultures africaines, de l’esclavage, des colonisations ou du racisme. Pour sortir des représentations stéréotypées et dégradantes, les afrofuturistes réécrivent l’Histoire, la réenchantent, se réapproprient une mémoire ancestrale qui renoue avec une dimension magique, le mysticisme et des cosmologies non-occidentaux.

Il ne s’agit pas d’opposer les cultures ou d’asseoir une légitimité évidente, mais d’opérer un (mé)tissage historique et culturel. Au moment de la remise en cause de l’ultracapitalisme, un réservoir de formes inouïes de la vie en communauté est à notre port

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